TAXI DE NUIT (1993)

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Manu le 20/04/2012 à 19:27

1.9

Réalisé par Serge Leroy
Avec Bruno Cremer, Laura Marsac, Didier Bezace, Maka Kotto, Aurore Clément.
Film français
Genre : Anticipation, drame
Durée : 1h 30min.
Année de production : 1993
Musique : Philippe Sarde

Sortie Cinéma France : 01/12/1993
Sortie DVD France : n.c.

Les notes

1.8

2.0

Critique TAXI DE NUIT (1993)

Avis rédigé par Manu | le 20/04/2012. | Note : 2.0

Dernier film de Serge Leroy, sorti plusieurs mois après la disparition du cinéaste, Taxi de nuit aborde un genre assez peu exploré dans le cinéma français : l’anticipation. Leroy, également scénariste, projette en effet le spectateur de l’époque en 1999, dans une France devenue semi-totalitaire, étouffant tout discours politique subversif, dans laquelle les arrestations arbitraires et les expulsions d’étrangers semble monnaie courante tandis que les malades du SIDA sont apparemment isolés du reste de la population. A l’écran, on retrouve l’imposant Bruno Cremer dans l’un de ses derniers rôles pour le cinéma, lequel venait alors juste de tourner sous la direction de Leroy deux épisodes de la série des Maigret.

Petit spécialiste du cinéma de genre à la française, Serge Leroy s’est parfois montré bien inspiré (Les Passagers, le curieux Attention, les enfants regardent, avec Delon), voire même très bien inspiré (l’effrayant La Traque). Mais il se trimballe également quelques jolies casseroles, comme le nanardesque Contrainte par corps, sorte de Midnight Express à la française (vu pour ma part à la fête du ciné … inoubliable souvenir de bordel intégral dans la salle tout au long de la projection).

Taxi de nuit verse quant à lui plutôt dans la catégorie gros ratage au sein de la filmo du cinéaste. Il y a pourtant de l’idée et du courage dans ce projet qui cherche à mettre en garde son audience contre une possible dérive droitière de notre beau pays – et, pour le coup, ne manque malheureusement pas de flair sur certains sujets abordés. Le film a le mérite d’aborder de front des thèmes alors au cœur de l’actualité, tel le fléau du SIDA, et l’on ne peut que saluer sa tentative de créer une petite ambiance de type « blues urbain », aidé dans ce sens par la zique de Sarde un peu jazzy sur les bords … un peu à côté de la plaque également, par moment.

Bref, Taxi de nuit ne manque assurément pas de bonnes intentions. Mais celles-ci ne suffisent pas à maintenir à flot un film au rythme comateux et, surtout, à l’écriture particulièrement lourde et gauche, un film dans lequel la moindre réplique se veut au choix hautement significative, à double sens ou porteuse d’informations essentielles sur l’univers anticipatif créé par Leroy.

Mou, naïf, maladroit : une curiosité sans doute, mais clairement pas une réussite.

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