THE IRON LADY (2011)

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Rémi le 14/02/2012 à 13:17

2.4

Réalisé par Phyllida Lloyd
Avec Meryl Streep, Jim Broadbent, Richard E. Grant
Long-métrage anglais
Titre français : La Dame de fer
Genre : Biopic
Durée : 1h45

Musique : Thomas Newman

Sortie Cinéma France : 06/01/2012
Sortie DVD France : n.c.

Les notes

2.3

2.5

Critique THE IRON LADY (2011)

Avis rédigé par Rémi | le 14/02/2012. | Note : 2.3

Ce film est un portrait TRÈS complaisant de Margaret Thatcher réalisé par la directrice du spectacle musical à succès Mama Mia! (toujours joué à Broadway et à Londres pour ceux que cela intéresse).

Phyllida Lloyd évite en effet soigneusement de s'attarder sur les sujets qui fâchent et passe donc à coté de ce qui aurait pu être une critique honnête (des effets) du thatchérisme ou en tout cas un point de vue sur le Royaume Uni des années 80. La vie de cette dame de fer est en effet décrite à travers le prisme de ses propres souvenirs ce qui permet donc aux auteurs de donner, certes, un avis subjectif mais totalement dénué d’intérêt car celle qui nous raconte cette histoire est en définitive Margaret Thatcher. Personnellement je me fiche complétement de savoir ce que cette femme pense d'elle-même...

La mise en scène par ailleurs très académique échoue (heureusement ?) dans son ambition de donner une image romantique du personnage Thatcher. Malgré de multiples tentatives, Phyllida Lloydon ne parvient pas à la rendre sympathique (en tout cas pas à mes yeux) et on ne peut que voir pointer très tôt la folie (qui l'affectera à la fin de sa vie) chez cette femme bornée, fanatique et obsédée par les valeurs conservatrices ressassées par un père qui l'a gavée d'une ambition aveuglante.

Il s'agit donc d'un biopic acidulé, parfois même assez ridicule et dont le ton final tend vers une douce réhabilitation du type "c'était pas si mal", "elle a quand même fait des bonnes choses", "elle fut un exemple pour les femmes », « elle a un cœur comme nous… » ; finalement plutôt éloigné de ce que fut l'époque Thatcher.

Chantre de l'ultra libéralisme au même titre que Ronald Reagan et Pinochet (qu'elle n'a jamais cessé de protéger), religieusement attachée aux théories désastreuses de Friedman, Thatcher fut à l'origine du démantèlement des acquis sociaux au Royaume Uni, du désengagement de l’État dans les affaires économiques, de la dérégulation financière (on peut en voir les effets à longs termes aujourd'hui !) de la privatisation de l'industrie, de l'enrichissement outrancier d'un petit nombre de privilégiés.

On pourrait évoquer également les retards considérables pris sur la paix engendrés par sa politique arriérée et cruelle en Irlande du Nord. Ou encore sa guerre des Malouines, conflit d'un autre age destiné à assurer sa réélection qui vida les caisses de l’État, tua un bon nombres de soldats dans les 2 camps et qui aurait été extrêmement difficile de gagner sans le soutien logistique inconditionnel de la dictature Chilienne.

Tout ceci est au mieux effleuré, au pire ignoré, dans The Iron Lady.

Il reste cependant l’interprétation impressionnante de Meryl Streep ainsi que celle de l’acteur Jim Broadbent qui apporte à chacune de ses apparitions une respiration comique très british dont il a le secret. Le reste du casting est bien transparent en comparaison.

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