MADAME CLAUDE (2021)

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Manu le 08/04/2022 à 11:20

3.1

Réalisé par Sylvie Verheyde
Avec Karole Rocher, Garance Marillier, Roschdy Zem, Pierre Deladonchamps, Hafsia Herzi.
Film français
Genre : Biopic
Durée : 1h 52min.
Année de production : 2021

Sortie Cinéma France : 02/04/2021
Sortie DVD France : n.c.

Les notes

3.1

Critique MADAME CLAUDE (2021)

Avis rédigé par Manu | le 08/04/2022. | Note : 3.1

Sixième long métrage cinématographique de Sylvie Verheyde, Madame Claude est écrit par la réalisatrice elle-même et marque sa septième collaboration avec l’actrice Karole Rocher. Il s’agit de la seconde évocation de la vie et « l’œuvre » de la proxénète Fernande Joséphine Grudet, dite Madame Claude, après la Madame Claude de Just Jaeckin, sorti en 1977, avec Françoise Fabian dans le rôle-titre.

Personnage ambigu dont le nom évoque à lui-seul une certaine idée de la France des années 70, Madame Claude est assurément une riche matière scénaristique pour le grand (ou petit) écran. Et Sylvie Verheyde, autrice ayant déjà fait revivre antérieurement cette période de l’Histoire hexagonale de très belle manière, par le biais de son autobiographique Stella, clairement un choix stimulant pour se pencher sur ce complexe dossier.

Aussi ne pourra-on qu’être un brin frustré par le résultat obtenu. Car Verheyde passe tout de même un peu à côté de l’essentiel : le portrait de son personnage principal, qui demeure opaque jusqu’au bout. Mère maquerelle protectrice et féministe d’un côté, femme d’affaire vénale, manipulatrice et sans pitié, Madame Claude demeure ainsi une énigme sous le regard de Verheyde. Mais une énigme veine et agaçante, qui ne nous apprend finalement rien de bien neuf sur la nature humaine ou, d’un point de vue socio-historique, sur de la France de cette période. Bref, un personnage jamais aussi fascinant qu’on l’aurait souhaité, derrière lequel se devine une cinéaste qui ne sait pas trop quoi en penser et, dans le doute, préfère botter en touche.

Dommage, car pour le reste, l’œuvre ne déçoit pas. La reconstitution d’époque s’avère à la hauteur de l’attente, l’ambiance photographique et musicale – autres points forts du cinéma de Verheyde – extrêmement plaisante et l’interprétation solide, avec par ailleurs une Garance Marillier faisant jeu égal avec Karole Rocher en jeune call-girl arriviste.

Une déception donc, dans le traitement de son sujet, mais un titre possédant malgré tout suffisamment d’atouts marquants pour laisser sur un souvenir positif et compter parmi les essais les plus notables de sa réalisatrice.

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