THE HOUSE ON GARIBALDI STREET (TV) (1979)

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Manu le 27/03/2014 à 19:36

3.5

Réalisé par Peter Collinson
Avec Topol, Nick Mancuso, Janet Suzman, Martin Balsam, Leo McKern.
Téléfilm américain
Genre : Historique, thriller
Durée : 1h 41min.
Année de production : 1979
Titre français :
Musique : Charles Bernstein

Sortie Cinéma France : n.c.
Sortie DVD France : n.c.

Les notes

3.5

Critique THE HOUSE ON GARIBALDI STREET (TV) (1979)

Avis rédigé par Manu | le 27/03/2014. | Note : 3.5

Avant dernier film de l’anglais Peter Collinson, The House on Garibaldi Street est l’adaptation de l’ouvrage éponyme d’Isser Harel (incarné ici par Martin Balsam) relatant la traque, capture et l’évacuation hors d’Argentine du criminel de guerre Adolph Eichmann par le gouvernement israélien au début des années 60. Cette opération clandestine marquante du Mossad fera l’objet d’une seconde réalisation pour la télévision américaine, The Man who captured Eichmann, signé en 1996 par William A. Graham, avec Robert Duvall dans le rôle du tristement célèbre criminel de guerre nazi. Une fiction adaptée cette fois du récit de Peter Z. Malkin et Harry Stein « Eichman in my hands ».

Seul film de la courte carrière de Peter Collinson au sujet ne relevant pas la pure fiction, The House on Garibaldi Street flirte cependant avec plusieurs genres déjà abordés par le cinéaste : l’espionnage-action-suspense assorti d’une petite touche d’exotisme. On pense donc à des titres comme Innocent bystanders, The Sell out ou target of an assassin ici, soit pas exactement les travaux les plus probants de leur auteur.

Et, du lot précité, c’est sans doute cette House on Garibaldi Street qui parvient le plus à convaincre. L’ensemble n’est pourtant pas sans défaut, à commencer par un script un peu trop scolaire par moment, altérant sensiblement l’authenticité du projet dans sa louable volonté de clarté pédagogique. On pourra ensuite tiquer sur l’interprétation un poil outrée de Topol sur certaines scènes, Peter Collinson ayant toujours eu, me semble-t-il, tendance à apprécier – ou du moins laisser passer – ce type de prestation appuyée.

Enfin, il faut souligner que, pour des raisons politiques assez évidentes, liées à la peu flatteuse représentation faite dans le film de l’Argentine des années 60, dictature protégeant les criminels de guerre nazis, The House on Garibaldi Street à été tourné intégralement en Espagne. Pour apprécier l’œuvre, il convient donc de fermer les yeux sur le manque de réalisme de sa reconstitution, alliée qui plus est à un certain manque de rigueur lorsqu’on voit circuler dans les rues des véhicules appartenant manifestement à une époque autre que celle dépeinte par Collinson.

Comme tous les titres de la secondes moitié des années 70 signés par Collinson, The House on Garibaldi Street souffre donc une certaine nonchalance / flemmardise dans la confection tranchant avec l’extrême soin dont se pouvaient se prévaloir ses travaux antérieurs. Néanmoins, faisant la différence avec un Spiral staircase ou un Sell out, l’ensemble est emprunt de quelques fulgurances rappelant le Collinson de la grande époque. Le film se distingue notamment par la froideur clinique de certaines séquences - celle de l’examen physique d’Eichmann visant à l’identifier formellement - son approche simple et directe, presque naïve, reflétant à sa façon - et renforçant - la monstrueuse banalité (et défense) d’Eichmann. Par ailleurs, à travers le personnage incarné par Topol, agent du mossad traumatisé par la guerre et son passage en camp d’extermination, on retrouve l’une des obsessions récurrentes du cinéma de Collinson, intimement liée à son parcours personnel.

Un peu bancal donc, comme tous les films de son auteur - même les plus intéressants - mais passionnant.

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